Colloque « Agriculture et changement climatique en Afrique »
École militaire, 26 mai 2025
Le 26 mai, s’est tenu à l’École militaire un colloque dont le thème était « Agriculture, changement climatique et sécurité en Afrique ».
Cette rencontre était organisée par le Cercle Convergences franco-africaines, fruit d’un partenariat entre l’association IHEDN Paris IdF (AR 16), le club HEC Géostratégies, l’association Les Jeunes IHEDN et les clubs Afrique respectifs. Il convient de se souvenir que ce Cercle a été créé pour poursuivre et approfondir la réflexion entre les acteurs africains et français qui avait été développée avec succès lors des assises HEC de la géopolitique organisées en collaboration avec l’AR 16.
Ce colloque, le premier du cycle 2025 du Cercle Convergences franco-africaine, le deuxième étant prévu le 27 octobre, a été très instructif avec des intervenants de premier plan.
Après une intervention de Coralie Noël, la présidente de l’AR 16 et de François Martin, le président du Cercle Convergence franco-africaine, le mot d’ouverture a été prononcé par Bernardin Assiène, inspecteur général de l’UNESCO.
Puis, Cyril KAO, adjoint au directeur général de l’enseignement et de la recherche au ministère de l’Agriculture, a dressé un panorama de l’étendue et de l’importance fondamentale de la coopération en matière d’enseignement agricole entre les pays africains et le ministère de l’Agriculture français.
A l’issue, deux tables rondes se sont succédées.
La première, animée par Niagalé Bagayoko, a permis d’esquisser un état des lieux de l’agriculture en Afrique, dans sa diversité et ses différents risques liés directement ou indirectement au changement climatique et déjà largement constatés. Les questions hydrologiques, les problèmes de sécurités au Sahel et au-delà, ont été abordés avec clarté et dans une approche rigoureuse, conformément au principe même de ces échanges permettant ainsi de bien introduire la deuxième table ronde.
En introduction à ce deuxième échange sur les « Solutions existantes ou envisageables », le capitaine de vaisseau Claude Françis Enguéné, attaché de défense auprès de l’ambassade du Cameroun en France, a notamment évoqué les conséquences réelles en matière de formation du personnel militaire qu’entraînent inéluctablement les évolutions du contexte sécuritaires des États du fait du changement climatique.
Ensuite, Jean-Paul Laclau, directeur général délégué à la recherche et à la stratégie au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) a brossé un vaste tableau des actions très concrètes de coopération dans ces domaines que mène le CIRAD dans les divers pays d’Afrique, y compris l’Afrique du Sud.
La deuxième table ronde, animée par Patrick Sevaistre, président de la commission « institutions européennes du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a exploré les solutions à développer plus avant, notamment en matière de formation, de recherche et de financement.
Lors de cette table ronde, la variété des situations et donc celle des solutions possibles est très nettement apparue. Farida Boubé Dobi, chercheuse à l’Institut des géosciences de l’environnement à Grenoble et Niamey, a montré combien une approche scientifique rigoureuse permettait de distinguer les situations locales et donc les solutions également locales.
À l’issue de ces deux temps d’information et des échanges avec la salle, Étienne Giros, président du CIAN, a clos cette première journée en insistant sur l’importance capitale de la sécurisation des filières professionnelles du monde agricole. Ce sujet qui englobe, en réalité, l’ensemble des problématiques du développement de l’agriculture en Afrique, outre sa pertinence propre, a donné toute sa cohérence aux interventions de la journée.
La rencontre s’est achevée par un cocktail à la Rotonde Gabriel de l’École militaire. Ce cocktail, aimablement offert par le Fonds Pierre Castel « Agir pour l’Afrique », a permis aux intervenants et aux participants d’échanger librement et ainsi de prolonger la réflexion largement entamée dans la journée.
Prochaine étape, le 27 octobre 2025, sur le thème « La sécurité alimentaire, la sécurité des personnes et leurs incidences sur les flux migratoires et les moyens pour les États d’y faire face par une approche vertueuse ». Émeric Constans