Conférence de Aymeril Hoang sur « les enjeux politiques du numérique pour la période 2022-2027 » le mercredi 11 mai 2022

En partenariat avec CINOV numérique nous vous proposons

une conférence d’Aymeril Hoang

sur « les enjeux politiques du numérique pour la période 2022-2027 »

le mercredi 11 mai 2022 à19h par visioconférence

Voir la vidéo de la conférence ICI

Monsieur Aymeril Hoang, ancien membre du cabinet de Monsieur Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique, spécialiste indépendant de la transformation numérique des entreprises publiques et privées, nous a fait part de sa vision de la souveraineté numérique en France, de l’inclusion des solutions numériques auprès des citoyens et également de la capacité de l’État « à faire ».

Le numérique s’est désormais invité dans notre quotidien tant professionnel que personnel.
En 2005, lors d’un déplacement dans la Silicon Valley, Aymeril Hoang a pu constater que les entreprises conçoivent le numérique comme la solution à toutes les problématiques.

Mais, ce qui est valable aux États-Unis ne l’est pas forcément en Europe, le contexte entre ces deux puissances étant très contradictoire. Les États-Unis sont devenus excellents en la matière et sont très en avance, lUnion européenne, quant à elle, veut le meilleur et souhaite rester maître à bord.

Cette introduction amena le conférencier à aborder le sujet du numérique sous plusieurs aspects.

Une souveraineté numérique qui apparaît comme une évidence

Tout d’abord, la souveraineté numérique, qui apparaît comme une évidence pour se protéger des menaces.

Il y a cinq ans, la France a été fer de lance en proposant un texte européen sur la régulation des acteurs numériques. Sur la base de la supervision qui existe dans le milieu bancaire, le DMA* (Digital Markets Act) et le DSA** (Digital Services Act) se sont inspirés de ce modèle afin de mettre en place une régulation économique mais aussi de développer la cyber sécurité. Cette prise de conscience fait suite aux fuites de données relatives à Monsieur Emmanuel Macron, alors candidat lors de la campagne présidentielle de 2017, ou encore à l’influence des propos tenus sur les réseaux sociaux lors de la première campagne présidentielle de Monsieur Donald Trump.

De ces constats, est né VIGINUM, dont l’une des principales fonctions est de surveiller tout comportement anormal massif, pouvant nuire ou déstabiliser la Nation. Il en informe alors les autorités compétentes, qui agissent suivant la doctrine de la cyber-guerre.

Mais il faudrait aller plus loin encore.

L’inclusion pour permettre à tous la pratique du numérique

Aymeril Hoang a abordé un deuxième sujet, à ses yeux, d’une importance certaine, l’inclusion.

Force est de constater que le rapport du citoyen et du travailleur face au numérique est vaste et complexe. Grand nombre de personnes ne sont pas forcément à l’aise avec le numérique.

Toutefois, face à ce constat, des solutions ont été mises en place, par le biais de formations, de simplification ou d’accompagnement afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au numérique.

Cependant, du point de vue d’Aymeril Hoang, on ne peut pas et on ne doit pas obliger les citoyens à utiliser le numérique au risque d’être discriminant. Or, cette solution a un coût, notamment par la mise en place de guichets, de formations de personnel compétent, ce qui amène à se poser la question suivante : « Le citoyen a t-il le devoir d’être compétent sur le numérique ? »

La capacité à faire de l’État pour concevoir des solutions numériques

 Enfin, le troisième sujet abordé est la capacité à faire.
Il s’agit là de la capacité de l’État à concevoir des solutions numériques, rapidement, sur des thématiques d’intérêt général. Cet exercice est difficile à mettre en oeuvre, très couteux et engendre des pertes.

Il faudrait appliquer la méthode de l’entonnoir, à savoir, lancer un certain nombre de projets plus ou moins viables, pour qu’un seul aboutisse au final.

La question reste de savoir comment faire appel à l’ensemble des ressources d’un pays pour résoudre une problématique globale. Pour y parvenir, il faut que l’État pose un cadre clair et défini pour organiser et intégrer de manière massive et efficace tout ce qui est issu de cette myriade de projets. À  l’image des GAFA, l’État se devra d’acquérir constamment plusieurs entreprises de toutes tailles, pour pouvoir atteindre cet objectif et rester le meilleur.

En conclusion, il est évident que pour aboutir à un numérique performant et efficace, il faut sortir de la naïveté actuelle, et mettre en place une régulation, être capable d’une certaine agilité tout en tenant compte de la réglementation CNIL, autrement dit, travailler sur l’inclusion du numérique tant dans la sphère publique et privée.

Jean-Marc Mollier

Aymeril Hoang accompagne des dirigeants, entrepreneurs ou cadres du public et du privé, dans leurs ambitions, leurs relations, leur communication, leur stratégie et leur narratif.

Avant cela, Aymeril a travaillé 20 ans au sein de l’Etat et dans le privé, dans la création et la transformation de politiques publiques et d’entreprises, en matière de numérique, de tech, d’entrepreneuriat et d’innovation. Il a été aussi été entrepreneur dans la tech et continue à exercer des fonctions occasionnelles pour l’Etat.

Aymeril a été directeur de cabinet de Mounir MAHJOUBI (secrétaire d’Etat chargé du Numérique) de mai 2017 à mars 2019 .