Conférence de Didier Leschi le jeudi 18 octobre 2018 : la jeunesse des territoires fragiles

Conférence de Didier Leschi le jeudi 18 octobre 2018 

« La jeunesse des territoires fragiles :

pour un esprit de défense et de cohésion nationale ».

Organisée par le comité jeunesse de notre association

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La France souffre du décrochage d’une partie de la jeunesse envers la société. Ce repli pousse cette jeunesse en déshérence à rejoindre des idéologies mortifères où la mort par le sacrifce et l’assassinat sont vécues comme le moyen d’accéder à un paradis autre que celui  un Dieu bienveillant pour notre humanité, le djihadisme.

Citons la déliquescence du modèle d’intégration reposant sur des institutions propices à l’acculturation vers des valeurs républicaines, progressistes, ou la défense d’un «nous» collectif. On pense à la fin du service national, aux diffcultés de l’école, à la fn des colonies de vacances, des patronages, des maisons de la culture. Les actions positives des mouvements civiques, partis politiques, syndicats et mouvements de jeunesse, celles du christianisme social avec la force d’influence de la Jeunesse ouvrière chrétienne ou des prêtres de la Mission de France ont disparu. Elles favorisaient un apprentissage à la citoyenneté, même dans ses formes contestatrices après Mai 68.

Si toute la jeunesse n’adhérait pas à ces structures, leur présence en influençaient les modes de vie et de penser. Simultanément, un modèle industriel servant de base à la sociabilité des espérances laïques a disparu.
Le problème n’est pas uniquement social. La jeunesse la plus mal intégrée est issue de sociétés d’émigration de plus en plus éloignées des sociétés d’immigration quant aux valeurs et modes de vie.
L’aire arabo-musulmane, du Maghreb à l’Inde, devient celle du refus violent des altérités, de nouveaux génocides, de la disparition des communautés juives, de la lente extinction des minorités chrétiennes dans leurs pays d’origine, de la remise en cause du droit au respect  es
différences ou des droits inaliénables de l’homme pour les minorités, du recul des droits des femmes. Lorsque les structures intégratrices sont cassées, cette réalité pèse culturellement sur une grande part des nouveaux arrivants.
Depuis le tarissement de l’immigration ibérique, vers 1980, la part de l’immigration du Maghreb et du reste de l’Afrique est passée de 20 % à 50 % en 2000 avec l’arrivée massive de Sub-sahariens. Ce changement de structure démographique de l’immigration a pour effet, en France métropolitaine, qu’en 2017, plus de 17 % des jeunes de moins de 24 ans étaient d’origine extra-européenne, contre moins  de 3 % en 1968; avec la percée de la jeunesse d’origine africaine, hors Maghreb, inexistante en 1968, représentant aujourd’hui 20 % de la jeunesse d’origine étrangère.
Dans ce contexte, défendre la République, c’est assumer un combat et social et idéologique face aux idéologies remettant en cause nos acquis sociétaux, c’est lutter contre l’islamisme et ses militants dont le projet est contraire à notre idée de la République et du rapport aux autres.

Didier Leschi

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Titulaire d’une maîtrise de droit privé et de deux DEA en histoire contemporaine et en sciences politiques, Didier Leschi commence sa carrière en tant que chargé de mission, de 1988 à 1991, au cabinet du ministre de la Défense, puis de 1991 et 1994 aux côtés du député de Côte-d’Or.

Chef de cabinet, entre 1999 et 2002, du préfet d’Île-de-France, il est chargé de mission pour la politique de la ville auprès des préfets de la région Rhône-Alpes entre 2002 et 2004 puis chef du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur entre juillet 2004 et mai 2008. Didier Leschi a été chef du service de l’accès au droit et à la justice et de la politique de la ville au ministère de la Justice de 2008 à 2013. De 2013 et 2016, il est préfet pour l’égalité des chances auprès du préfet de la Seine-Saint-Denis. Il est nommé fin décembre 2015 directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

En janvier 2018, il est nommé pour quatre ans président du conseil de direction de l’Institut européen en sciences des religions, centre d’expertise sur les questions religieuses crée en 2002 qui fait partie l’École pratique des hautes études (EPHE).